Chaque mois, pendant quelques jours à l’occasion des grandes marées*, la chorégraphie des vagues et de l’écume met la mer en scène. Pour être aux premières loges, on se trouve un avant-poste cosy. Au cœur de l’hiver ou au seuil du printemps, on goûte au nectar caché de la Bretagne. On s’immerge dans ses couleurs glaz. On fusionne avec les éléments. On s’expose à ses horizons dégagés et à ses lumières. On se réchauffe le cœur dans ses adresses anti-gel.
Tiers-lieu littoral immersif à l’ambiance insulaire
A Plouguerneau, au pied du phare de l’île Vierge et à 5 minutes à pied des îles, l’éco-gîte Tyrheun est une sorte de maison-bateau à l’état brut entièrement éco-rénovée au cœur de l’archipel de Lilia.
3 chambres cabines, hublots dans les cloisons, mezzanine en filet de catamaran pour bouquiner suspendu, cartes marines au mur et calendrier des horaires de marées, on y retrouve tous les codes marins.
Le soir venu, on s’évade à travers des lectures de récits de mer au chaud près du poêle à granulés. Un nid douillet, habillé de bois, pour vivre la Bretagne à la mode écologique et marine.
Ce lieu hybride est aussi ouvert aux acteurs locaux qui proposent des ateliers de sensibilisation au littoral (cuisine des algues…).
A quelques pas, on se délecte au bar à huitres la Maison Legris. Son immense baie vitrée fait face à une mer constellée d’îlots aux visages changeants en fonction des marées. L’ormeau, la « truffe des mers » y est élevée ici à l’Aber Wrac’h. On chausse ses bottes et on opte pour une balade sur l’estran jusqu’à l’île Wrac’h. Pour en prendre plein les mirettes pendant la période de grandes marées, on mise sur la traversée à pied jusqu’à l’Ile Stagadon ou l’Ile Vierge (retour en vedette).
Mention spéciale pour le panorama XXL sur l’archipel depuis le chemin de ronde du phare de l’Ile Vierge, le plus haut d’Europe. On peut même y apercevoir Ouessant. Après avoir sillonné le petit port de Perroz et les hangars ostréicoles, on savoure une galette à Crêperie de la Route des Phares ! A partir de 25 € la nuit en cabine individuelle
Maisons de pêcheurs sur la Côte du Goëlo à Paimpol
Sur la pointe de Kerarzic en Baie de Paimpol, les petites maisons Arin, 3 anciennes habitations de pêcheur revisitées en gîtes raffinés avec terrasses privatives, promettent une immersion totale au rythme des marées, à côté de la ferme marine familiale.
Dans le salon, de larges baies vitrées semblent autant de tableaux envoûtants de l’anse de l’Abbaye de Beauport. Dès l’arrivée le ton est donné : Soizic accueille ses hôtes avec un panier d’huîtres.
Elle leur fait découvrir l’ostréiculture mais aussi les secrets de la baie et du marnage.
Une adresse idéale pour goûter aux beautés du littoral dans la lumière d’hiver. A marée masse, la presqu’île se mue en vraie ruche : les ostréiculteurs s’affairent dans les parcs à huîtres. Ambiance coquillages et pêche à pied quand l’estran se fait aussi garde-manger.
On flâne sur le sentier côtier et ses rives boisées qui mène jusqu’au site protégé de l’Abbaye maritime de Beauport. Après une pause pleine de vie au 18 Cuisine Bistro, direction le marché.
A l’étal du poissonnier pour trois fois rien, on repart avec des noix de Saint-Jacques dans son panier pour une dégustation fondante de retour au bercail. Au chaud, on y observe le marnage qui compte parmi les plus puissants au monde.
A partir de 70 € la nuit (4 nuits minimum)
Lorient : échappée festive et gourmande
A la Trinité-sur-Mer à proximité de Carnac et de la Côte Sauvage quiberonnaise, Le Lodge Kerisper ****, ancienne ferme du XIXe siècle transformée en Boutique Hôtel, propose 20 chambres et suites entièrement dans l’esprit « Maison de Famille ».
Les touches des meubles chinés se mêlent aux objets de designers contemporains dans un décor de parquets anciens et volets intérieurs. On y hiberne joyeusement dans le coin salon cheminée.
Depuis le Lodge Kerisper, les plages de sable blanc sont accessibles à pied ou à vélo. Une période idéale pour, d’un côté, longer les barges ostréicoles sur la rivière de Crac’h et, de l’autre, goûter à l’effervescence des quais et du port de plaisance de la Trinité-sur-Mer.
Le bruit des haubans chatouille l’oreille quand l’œil se réjouit de voir les géants des mers qui fendent les océans. Éric Tabarly, Olivier de Kersauson, Loïc Caradec autant de noms de célèbres marins rattachés à ce port et ses compétitions nautiques d’envergure.
La halle aux poissons du vieux port et son bourg aux anciennes maisons de pêcheurs méritent que l’on s’y attarde. Depuis la Trinité, on plonge dans une combinaison de bleu profond, de vert et de gris en parcourant le Sentier des Douaniers : une balade de 8 kilomètres mène de criques en plages jusqu’à la Pointe de Kerbihan et les plages de la Baie de Quiberon.
On ne manque pas les marais salants en face de la plage de Kervillen !
A partir de 93 € la nuit
Iode et bois en Baie de Cancale
Ici, on fusionne littéralement avec les éléments. Dernière création de la famille Roellinger, La Ferme du Vent domine la baie de Cancale au cœur d’une prairie verdoyante. Elle propose 6 « kleds » (abris à vent, en breton) pour un séjour en totale déconnexion.
Ici, pas de wifi ni de télé, mais le spectacle permanent d’une nature évoluant au rythme des marées. Tapis moelleux, canapés en cuir, peaux de moutons, draps en lin, les kleds misent sur le confort et l’authenticité. Le nectar de l’art du recevoir.
Joie du palais, on s’offre le luxe d’y savourer un dîner concocté par le chef du restaurant Le Coquillage de Château Richeux, Hugo Roellinger. Doublement étoilé, le fils du cuisinier corsaire Olivier Roellinger rafle toutes les récompenses. On peut aussi prendre un cours de cuisine avec Emmanuel Tessier de Cuisine Corsaire. A Cancale, le ballet des bateaux, le geste des ostréiculteurs, le rythme des marées animent en permanence le port.
A marée basse, les parcs ostréicoles se découvrent sur des centaines d’hectares. On déguste sur la cale du marché aux huîtres la fine de Cancale qui explose en bouche !
On peut même opter pour une sortie nature-dégustation privatisée des parcs avec Inga d’Ostreika. Côté shopping, on découvre la savonnerie artisanale cancalaise dont l’atelier est tenu par 2 sœurs.
Côté pâtisserie, on ne manque pas la pâtisserie des Maisons de Bricourt, Grain de Vanille. Pour des plaisirs régressifs, on ne manque pas l’univers vintage de l’artisan confiseur Maison Guella dont les recettes n’ont pas varié depuis 3 générations. Le chef, Vincent, ouvre gratuitement ses portes pour une visite qui permet de découvrir les secrets de fabrication avant de les déguster au salon de thé. A partir de 295 € la nuit
Sémaphore en vigie face à la baie d’Audierne
Ancienne maison de gardien de phare, le Sémaphore de Lervily, offre une pause déconnectée, entre le phare d’Eckmühl et la vertigineuse pointe du Raz, en sud Finistère.
Entouré de 5000 m2 de jardins au milieu des bruyères et des ajoncs, cet ancien sémaphore militaire a été rénové en une maison cosy. Parquet en chêne, rideaux en lin, pierres apparentes, murs peints à la chaux, la déco marie, avec style, les matières organiques.
Le salon et les quatre chambres sont toutes de véritables balcons sur mer. Lové dans les canapés design, face aux fenêtres formant une baie vitrée, on ne se lasse pas de contempler l’océan Atlantique.
Au cœur de la Baie d’Audierne, la grande plage de sable fin de Penhors, spot de glisse prisé des surfeurs, se découvre sur 10 km à marée basse et permet d’atteindre la pointe de la Torche à pied.
Pour les amateurs de criques, celle tout à gauche n’est accessible que pendant les grandes marées. Pour une immersion green, on file à la safranière à Pouldreuzic pour déguster des produits safranés.
Ou préférer, le sarrasin, l’or noir de Bretagne en faisant une halte au Moulin de Keriolet au Cap-Sizun : entre ruisseaux, mousses et roche granitique, il moud une farine bio. On repart avec son sachet et son pot du miel de fleur de sarrasin produit sur place. A partir de 2250 € la semaine