Mosaïques arty à Rennes, vibes créatives à Belle-Île, mix de styles à Guingamp et vie underground à Morlaix… Cet été, cap à l’Ouest pour une virée culturelle qui sort du cadre. Sélection canon de lieux où la Bretagne s’amuse avec la culture, et vice versa.
Rennes : Odorico en mode pixel party
À Rennes, mieux vaut ouvrir les yeux. Pas pour repérer un panneau, mais pour attraper au vol une façade qui brille. Un sol qui scintille. Signature ? Odorico. Famille de mosaïstes italiens qui a rhabillé la ville au 20e siècle, pièce par pièce.
On démarre à la piscine Saint-Georges, bijou Art déco, où les nageurs barbotent cernés par une fresque bleu canard et or. Puis direction la rue Dupont des Loges pour un mini-safari urbain à base de motifs planqués, de clins d’œil arty et de géométries dorées.
Pause crêpe obligatoire chez Bretone, installée dans la maison historique des Odorico : la salle de bain vaut à elle seule le détour. Total look mosaïque, mur doré et baignoire diva.
Bon à savoir : Autour de la Criée, le marché central régale les yeux autant que les papilles. On piste le pixel Odorico en croquant dans une galette-saucisse.

📍 Où dormir ? Le Magic Hall, ancien bâtiment militaire devenu hôtel arty, avec des chambres inspirées de la scène, du cinéma ou de la musique. Parfait pour rester dans l’ambiance.
Belle-Île – La créative insoupçonnée
On pensait la connaître. Sauvage, iodée, un brin mystérieuse. Mais Belle-Île cache bien son jeu : elle déborde de créateurs qui lui donnent une toute autre allure.
Chez Fluïd, le verre souffle le chaud et le beau – ses créations séduisent particuliers et grandes maisons, à commencer par Dior. Même topo chez Bo Glass Studio, temple du verre perpétuant lui aussi les gestes verriers ancestraux – un savoir-faire récemment inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Côté icône, on rend visite à Sarah Bernhardt à la Pointe des Poulains : la maison-refuge de « La Divine » est devenue un espace muséographique dédié, accessible en visite guidée. Une plongée dans l’univers d’une icône à contre-courant.
Et pour les amateurs de formats alternatifs : une galerie planquée dans une caravane à l’Atelier 11/10e, ou les grands bleus peints par Dominique Abraham.
À venir à l’automne 2026 (et très attendu) : Propice, un tiers-lieu XXL dans l’ancienne colonie pénitentiaire de l’île. Résidence d’artistes, café-galerie, coworking, hébergements… Un mix sur 1400 m2 qui donne envie de poser son sac pour créer, bosser ou juste s’inspirer.
📍 Où dormir ? Aux Chambres d’artistes : à quelques minutes du Palais, une maison d’hôtes arty et engagée, avec atelier d’art sur place. Créatifs du soir, bonsoir.
Morlaix – L’underground breton
À Morlaix, le street-art se faufile partout. Sur les murs, sous les ponts, dans les ruelles. On joue à cache-cache avec les 80 œuvres qui colorent la ville. Et pour tout capter, on suit une visite guidée. Œuvres, techniques et anecdotes – Le street-art décrypté.
Une coloc’ insolite à découvrir ? Dans l’ancienne manufacture de tabacs, le SEW et l’Espace des Sciences cohabitent. QG de la scène alternative d’un côté : Ciné, concerts, librairie, festivals… ambiance post-indus’ et énergie à l’état brut. De l’autre, 2400m2 pour se la jouer apprenti scientifique. Sur place, on croise aussi La Morlaisienne : fresque monumentale XXL signée Zag, qui s’est imposée comme l’icône street-art de la ville.
Mention spéciale au tunnel du funiculaire : 100 ans d’oubli, et une renaissance arty imaginée par Zag. Ce lieu insolite, jamais exploité depuis sa construction en 1906, devient galerie street-art souterraine – Le premier lieu du genre en France. A découvrir ? Un dragon monumental, et les œuvres de 7 artistes en mode immersion totale. Underground, littéralement.
📍 Où dormir ? À La Passerelle, maison d’hôtes posée dans la verdure. Le calme à deux pas du SEW. Et même une chambre clin d’œil nommée “La Manu”.
De Guingamp à Paimpol : Patchwork patrimonial & vibes arty
Ici, le patrimoine s’éclate en mode mix & match. Basiliques à trois styles, maisons à pans de bois, fontaines Renaissance… Guingamp, c’est le grand écart architectural. Et ça marche.
Le clou du spectacle ? L’ancienne prison, construite en 1841. Aujourd’hui, plus de barreaux, mais des expos qui claquent : le Centre d’art GwinZegal s’y est installé. Photographie contemporaine, résidences, workshops et rencontres d’artistes. Une reconversion béton pour un lieu chargé d’histoire.
En bonus ? Une virée à Paimpol pour flâner à l’Abbaye de Beauport. Huit siècles d’histoire, un cloître végétalisé, une église à ciel ouvert… et une programmation qui fait vivre les vieilles pierres, entre expos, spectacles et temps forts. Puis, un saut au Domaine de la Roche-Jagu où la culture prend l’air entre expositions temporaires dans un château du XVe siècle et jardin classé avec vue panoramique sur la vallée du Trieux. Une virée green avec un jardinier passionné en guide.
📍 Où dormir ? À La Demeure, maison XVIIIe twistée avec du mobilier dépareillé et des ambiances à la carte… Histoire de prolonger l’esprit patchwork.