12,2 millions ! C’est le nombre de sorties enregistrées en 2023 sur les véloroutes bretonnes. Un chiffre qui ne cesse de progresser, reflet de l’engouement pour le vélo, la marche, le slow tourisme, la découverte de la nature… Tourisme Bretagne et ses partenaires* ont conduit en 2023, la 3ème enquête auprès des usagers de ces itinéraires dont les résultats ont été dévoilés ce jeudi 30 mai à Loudéac.
Des itinéraires largement plébiscités
La Bretagne œuvre au développement de la pratique de la marche, du vélo sur des itinéraires balisés depuis 20 ans maintenant. Aujourd’hui une offre de 9 itinéraires, interconnectés les uns aux autres, maille le territoire régional, soit 2 700 km de voies en sites propres ou partagés**. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, le long du littoral ou sur les halages des canaux de Bretagne, ces itinéraires permettent de découvrir le territoire en toute sérénité. Et ils sont largement plébiscités. Leur fréquentation a progressé de 28 % depuis la précédente édition de cette enquête en 2018.
Adoptés dès leur ouverture par les locaux qui représentent 78 % des usagers, les itinéraires sont également appréciés des touristes. Ils offrent de multiples possibilités de pratique. Les paysages traversés figurent en tête des éléments les plus appréciés des usagers qui saluent aussi la qualité et l’entretien des aménagements et la sécurité des itinéraires, notamment ceux en site propre (non partagés avec les voitures).
Une pratique cycliste popularisée
53 % des usagers parcourent ces itinéraires à vélo que ce soit pour le loisir (55%), pour faire du sport (12%) ou encore pour des motifs utilitaires (33%). Cette pratique utilitaire – aller au travail, faire ses courses… – a fortement augmenté ces dernières années (x 2,7 en 5 ans), notamment aux abords des villes. Les raisons peuvent être nombreuses : sensibilité environnementale accrue, gain économique, pratique d’activité physique renforcée… Mais le développement et la sécurisation des parcours facilitent cette pratique. La démocratisation des Vélos à Assistance Electrique (VAE), se confirme : ils représentent désormais plus d’un vélo sur trois sur les véloroutes bretonnes. Conséquences directes : les distances parcourues par les cyclistes sur les itinéraires bretons s’allongent et les profils des usagers se diversifient. Par exemple, 29 % des itinérants voyagent en famille.
Parmi ces cyclistes, 5 % sont en itinérance, c’est-à-dire qu’ils sillonnent le territoire à vélo sur plusieurs jours. C’est 2,7 fois plus qu’en 2018. Ils représentent 331 000 cyclistes. Ils parcourent en moyenne 558 km en 11 jours. A noter pour cette 3ème édition, l’appropriation de l’itinérance par les Français qui représentent désormais 82 % des itinérants (+ 6 pts / 2018) et par les familles. Parmi les étrangers (18 % des itinérants), les Britanniques et les Allemands restent les plus nombreux.
Près de 6 millions de sorties piétonnes sont comptabilisées sur les véloroutes bretonnes en site propre. A pied, les sorties sont forcément plus courtes : 2 heures en moyenne pour 9 km parcourus en aller-retour. C’est le reflet d’un rythme tranquille de balade, qui se fait seul ou en couple pour les locaux / excursionnistes et davantage en famille pour les touristes.
Un prétexte à la découverte du territoire
Les touristes, qu’ils soient en itinérance ou en séjour, apprécient également de pouvoir découvrir le territoire en empruntant ces itinéraires qui leur permettent bien souvent de rejoindre des lieux de visites ou d’activités. 90 % des touristes à vélo pratiquent des activités culturelles ou de loisirs au cours de leur sortie. Au programme : visite de villes, de villages, découverte d’espaces naturels, pauses gastronomiques, baignade ou encore découverte du patrimoine.
Mais si les itinérants pratiquent leurs activités à l’occasion de la randonnée (84%), ils restent à proximité immédiate de l’itinéraire (<5km). Pour les touristes en séjour c’est, bien souvent, l’activité qui motive la sortie (61%) et ils sont prêts à s’écarter davantage de l’itinéraire (jusqu’à 10 km).
« Cette étude vient nourrir l’orientation des politiques publiques et va contribuer au développement d’offres sur l’ensemble du territoire. Notre ambition est de faire de la Bretagne, la 1ere destination française pour le vélo loisirs en accélérant les investissements et services. Une pratique qui donne notamment à voir une facette chlorophyllée plus confidentielle de la destination, celle des chemins de traverse bucoliques et des halages aux abords des canaux »
indique Anne Gallo Kerleau, Présidente de Tourisme Bretagne.
Des retombées économiques importantes
Chacun des 9 itinéraires bretons propose, selon sa situation géographique, les villes qu’ils traversent, ses aménagements, une expérience différente. Leurs fréquentations s’ajustent à leurs spécificités. Davantage d’itinérants sur les EuroVelo (La Vélodyssée et La Vélomaritime), plus de touristes sur les véloroutes littorales, des pratiques utilitaires confortées sur les axes urbains…
Les retombées économiques directes sont estimées à 90 millions d’euros sur l’ensemble des itinéraires étudiés en 2023, dont les ¾ sont liées à la pratique cycliste, elles atteignent 120 millions d’euros si l’ensemble des usagers est pris en compte, qu’ils soient venus spécifiquement pour ces aménagements ou non. Mais les dépenses varient fortement selon les profils et les pratiques. Si les locaux / excursionnistes consomment peu (85% des cyclistes et 93% des piétons ne réalisent aucune dépense au cours de leurs sorties), les budgets atteignent 55€ par jour et par personne pour les cyclistes itinérants.
Le développement des véloroutes en Bretagne et leur appropriation par les habitants comme par les visiteurs apportent de nombreux bénéfices tant sur le plan environnemental, que sur les plans économique, social et sociétal : déconcentration des flux touristiques dans le temps comme dans l’espace, meilleure répartition des retombées économiques sur le territoire, décarbonation de la mobilité, mixité et cohésion sociale, amélioration de la santé… des dimensions qui font pleinement échos à la stratégie régionale, notamment en termes de développement touristique.
* Les partenaires de l’enquête :
** Site partagé : aménagement routier où cohabitent plusieurs modes de transport : véhicules motorisés, vélos…
Site propre : aménagement uniquement dédié aux vélos, piétons, rollers… non partagé avec des véhicules motorisés
