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Saison estivale 2024 : vers un niveau de fréquentation pré-covid

Rédigé par Julie Leveau | 29 août 2024

Fin juin, nous faisions état d’une avant saison en demi-teinte et d’un probable démarrage tardif du cœur de l’été. L’étude sur les intentions de départ des Français apportaient cependant des perspectives encourageantes pour la suite de la saison, avec 75% des Français prévoyant de partir en vacances et/ou week-end entre juin et septembre, dont 11% en Bretagne. Il est désormais l’heure de dresser les premiers bilans de cette saison estivale 2024 perturbée à la fois par des contextes d’inflation, de crise sociale, d’instabilité politique et géopolitique, par une météo capricieuse et par les Jeux Olympiques de Paris.


De multiples éléments externes qui impactent la saison

Dans les faits, 65% des Français sont partis en vacances et/ou week-ends au cours de l’été, un taux de départ presqu’équivalent à l’an passé (67%). La France reste largement plébiscitée même si 12% des partants ont, cette année, privilégié un séjour à l’étranger. La Bretagne a, comme prévu, attiré 11% des Français partis cet été.

Après un printemps en demi-teinte qui s’est concentré autour du 8 mai cumulé au week-end de l’Ascension, le démarrage du cœur de saison a été lent avec des élections législatives « surprises » début juillet, des vacances scolaires tardives, l’absence de pont au 14 juillet et une météo pluvieuse et froide. Notons aussi que la météo du printemps a certainement incité une partie des Français à privilégier des destinations méridionales afin de s’assurer de vacances ensoleillées. L’engouement autour des Jeux Olympiques de Paris a également pu conduire à des comportements inattendus ou inhabituels : Les Franciliens ne se sont pas exilés comme annoncé, certains Français sont restés assister aux épreuves, d’autres ont décalé leurs vacances pour bénéficier de tarifs plus avantageux…. Autant de facteurs défavorables aux déplacements touristiques, mais aussi à la réalisation d’excursions à la journée. La fin de saison s’annonce cependant meilleure et depuis mi-août, les signaux sont à nouveau au vert.

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Des professionnels déçus…

Du côté des professionnels bretons, 52% d’entre eux se disent satisfaits de la fréquentation touristique en Bretagne sur la période du 1er avril au 20 août 2024, un niveau inférieur à ceux que l’on a pu constater ces dernières années. Mais rappelons que depuis 2019 les saisons « records » se succèdent en Bretagne et que 2022 et 2023 avaient bénéficié d’un engouement post-covid. Aussi, la moitié des professionnels s’attendait à mieux cette saison qui devrait donc retrouver un niveau similaire à celui de 2019.

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53% des hébergeurs sont satisfaits de la fréquentation 2024. Parmi eux, la satisfaction des loueurs d’hébergements collectifs (68%) et de meublés, gîtes et locations (60%) s’avère supérieure à celle des hôteliers (52%), des loueurs de chambres d’hôtes (52%) et gérants de campings (47%).

Une hausse de 2% du nombre de nuits réservées en meublés, gîtes et locations est d’ailleurs enregistrée entre avril et fin juillet, elle devrait être de +8% en août. A l’inverse, avec une météo capricieuse depuis le début de la saison, l’hôtellerie de plein air affiche une fréquentation en baisse (-7% de nuits réservées d’avril à juillet), notamment en emplacement nu (-21%). Les réservations repartent à la hausse depuis début août, notamment pour les emplacements équipés.

Des disparités assez marquées apparaissent également parmi les activités de visites et de loisirs. Tout au long de la saison, la météo a favorisé les activités couvertes au détriment des activités de plein air. Les propriétaires de châteaux et musées sont les plus satisfaits alors que les professionnels du nautisme et ceux des parcs de loisirs et animaliers sont plus mitigés. La pratique de la randonnée et du vélo diminue entre avril et début-août, mais la fréquentation des véloroutes repart à la hausse depuis mi-août.

C’est pour les professionnels de la restauration que la saison a été la plus compliquée. La météo défavorable tout au long de la saison a limité les repas en terrasse. Une nouvelle fois, les restaurateurs sont pénalisés par les arbitrages budgétaires des touristes, qui surveillent de près leurs dépenses et par le recul de l’excursionnisme. Les restaurateurs sont aussi durement touchés par l’inflation dans le secteur.

…Mais des chiffres rassurants

Les premiers chiffres disponibles sont cependant rassurants. Bien qu’inférieurs à ceux des deux dernières années, ils indiquent un retour à une fréquentation similaire à celle de 2019, année record de fréquentation pré-covid.

La fréquentation du printemps 2024 est inférieure à celle de 2023 (-6% de nuitées) mais sensiblement meilleure que celle de 2022 (+5% de nuitées). L’été voit, quant à lui, sa fréquentation baisser à la fois par rapport à 2023 et par rapport à 2022 (resp. -6% et -4% sur la période du 1 juillet au 22 août). Ainsi, le volume de nuitées touristiques diminue ainsi de 5% entre le 1er avril et le 22 août par rapport à 2023 mais reste stable par rapport à 2022.

Cette saison, 35% des nuitées touristiques françaises proviennent de Bretagne et du Grand Ouest et 31% l’Île-de-France. De manière générale, la clientèle française a été en retrait sur l’été jusqu’à la fin des Jeux Olympiques mais fait un retour en force depuis.

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Côté clientèle étrangère, depuis le début de la saison, la fréquentation touristique est moins impactée que celle de la clientèle française (-3% vs -6% par rapport à 2023). Les Allemands restent la première clientèle étrangère, suivi par les Britanniques, les Néerlandais et les Belges. A l’inverse des Britanniques, les Allemands ont été plus présents que l’an passé au cours l’été. La fréquentation espagnole, clientèle plus confidentielle, est en forte hausse cette saison.

En parallèle, près de 44 millions d’excursions ont été réalisées par les Bretons cette saison. La fréquentation excursionniste connaît une baisse de 6% par rapport à l’an passé. Les déplacements des locaux ont été freinés par la météo décevante depuis les vacances de printemps.

En termes de retombées économiques, la prudence reste de mise. Une nouvelle fois, la plupart des professionnels mentionnent des dépenses en baisse et des durées de séjour plus courtes.

Des perspectives encourageantes pour la fin de saison

Les deux dernières semaines d’août séduisent de plus en plus, notamment pour leur calme après l’effervescence du cœur de l’été et leurs prix plus abordables. Pour les mêmes raisons, les mois de septembre et, depuis quelques années, d’octobre attirent eux aussi une partie des Français dont des couples sans enfant ou en bas-âge et des retraités.

En septembre, 2 Français sur 5 ont l’intention de partir en vacances et/ou week-ends et 1 sur 3 durant les vacances de la Toussaint. Les niveaux de réservations en camping et en hébergement locatif sont en avance sur la dernière semaine d’août ainsi que sur le mois de septembre.

Du côté des professionnels bretons, la moitié d’entre eux note un niveau similaire, voire une avance dans les réservations par rapport à 2023. Fort de ce constat, les mois à venir s’annoncent prometteurs en termes de fréquentation pour 1 professionnels sur 2, même si l’inquiétude quant à la stabilité de la météo, l’inflation et au pouvoir d’achat reste forte.

Afin de soutenir l’arrière-saison et conformément à sa stratégie de promouvoir une Bretagne qui se visite toute l’année, Tourisme Bretagne ciblera les Franciliens à partir de septembre via une campagne d’affichage DOOH en Ile de France amplifiée sur internet et les réseaux sociaux, avec pour objectif de susciter des envies de séjour en septembre et à l’automne.

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